Prétendre à l'urgence de numériser les vieux livres indisponibles est un scandale...
C'est naturellement un sophisme que de prétendre vouloir aider les auteurs à obtenir quelques revenus de leurs vieux livres avec une version numérique. Mais il est honteux d'utiliser l'absence de numérisation de ces oeuvres pour obtenir un motif d'intervention rapide. Est-ce que l'ensemble des oeuvres éditées par nos valeureux éditeurs sont disponibles en numérique ?
Sur France-Culture, le 31 août 2011 (date du site web avec les extraits en audio) : "Les livres numériques font leur (r)entrée", Bruno Caillet, directeur commercial chez Gallimard, déclarait : "le numérique a commencé maintenant y a plus de deux ans chez Gallimard.
Donc sous une forme aussi précise, c'est-à-dire avec l'exhaustivité des titres qui sortent en papier également disponibles sur numérique, ça c'est la première rentrée où on arrive à le faire. Si je prends par exemple les ouvrages qui sont sortis à partir du 18 aout et du 25 aout, donc les deux premiers offices de Gallimard, tous les titres présents sur le papier ont été également présents sous forme numérique."
Pour francetv.fr, le 4 octobre 2011, Sophie Jouve signait un article intitulé "Pour la première fois en France, la rentrée littéraire est aussi numérique." Mais l'article n'est pas aussi catégorique que le laisse présager le titre !
Elle se contredit même avec "désormais tous les éditeurs proposent leurs livres sous format papier et numérique" alors que le paragraphe suivant explique "chez Flammarion 5 ouvrages sur les 10 de la rentrée littéraire sont disponibles sous formes de fichiers électroniques. Des écrivains connus comme Christine Angot ou moins connus tel James Frey sont encore réfractaires car ils redoutent le piratage. « L’année dernière Michel Houellebecq qui a remporté le prix Goncourt, a été piraté avant même que l’on rende son livre disponible en fichier numérique, déplore Thierry Capot, Mais nous sommes là pour intenter des actions ». Quand la version piratée est disponible avant la version légale, ce n'est pas un honneur pour l'éditeur !
Document officiel : "les ventes de livres numériques sont encore balbutiantes sur le marché français où ils ne réalisent qu’environ 1 % du chiffre d’affaires du secteur. La faiblesse de ce chiffre d’affaires est évidemment liée à la taille embryonnaire du marché où seul 1 livre sur 10 est pour le moment disponible en version numérique (1 sur 3 dans le cas des best-sellers)."
Les acteurs de la chaîne du livre à l’ère du numérique - Les auteurs et les éditeurs, Notes d'analyse 270 - Mars 2012
http://www.strategie.gouv.fr/system/files/2012-03-19-livrenumerique-auteurs-editeurs-na270_0.pdf
Alors que les éditeurs ne proposent pas systématiquement en ebook les oeuvres qu'ils publient, comment ne pas juger scandaleux l'utilisation d'un constat d'absence de version numérique d'un "vieux livre" pour confisquer à l'auteur une grande partie de ses droits ?
extrait de Écrivains, réveillez-vous ! La loi 2012-287 du 1er mars 2012 et autres somnifères un essai de Stéphane Ternoise.
DISPONIBLE sur livres disponibles .com et les plateformes numériques
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